Publié le 31 Octobre 2020
Cet article est dédié à Eric et Hélène qui aurait du nous accompagner.
Mataiva est le premier atoll des Tuamotu en commençant par l’Ouest. Il se trouve à environ 300 kms de Tahiti et 1 heure d’avion. L’île fait 10 km de longueur et 5,5 km de largueur pour 16 km² de terres émergées et 25 km² de lagon.
Vu du ciel, le lagon est unique et particulièrement beau, il apparaît comme tacheté de bleu et de vert. C’est un lagon dit « réticulé », curiosité géologique très rare. Il s’agit d’un réseau de constructions coralliennes de 30 à 300 mètres de largeur qui forment environ 70 bassins. Si parfois il existe des portions de lagon d’un atoll qui apparaissent comme réticulés, Mataiva est le seul lagon à être entièrement réticulé. Il est considéré comme une exception géologique.
Il y a seulement 2 pensions sur cette île qui fournissent la même prestation : en pension complète avec les excursions comprises. Les bungalows sont très sommaires mais corrects. Ce qui est dommage c’est l’orientation des bungalows. Certains bungalows (dont le nôtre) sont tournés vers les cuisines ou la pièce commune, au lieu du lagon ou la cocoteraie.
Mais les abords de la pension sont très beaux. Et en fin d’après-midi, il est agréable de bouquiner face au lagon.
Comme souvent dans les pensions de famille, c’est l’occasion de faire des rencontres, et notamment Christophe et Caroline qui venaient de Saintes et des copains pour jouer pour Gaétan !
Il y a un unique village qui se nomme Pahua composé de presque 300 habitants. Le village s’étale de par et d’autre de la passe de Mataiva : Faratue. Les 2 rives sont reliées par le plus long pont de Polynésie !! Il fait 120 mètres et a été construit en 1997.
Nous avons parcouru les petites routes de ce village à vélo.
1er jour : Initiation au tressage de pandanus en début de matinée. Nous confectionnons nos assiettes pour le repas du midi.
Départ en 4X4 à l’autre bout de l’atoll vers Tevaihara. On traverse une immense cocoteraie puis on longe la plage, parfois coté océan, parfois coté lagon.
Une merveille de paysage. L’Ailleurs dont on rêve quand il fait gris et qu’on a envie de crier « Emmenez-moi au bout de la terre...».
Des couleurs qui éclatent sous le soleil, du bleu à perte de vue, des cocotiers qui s’alignent sur la plage, une chaleur moite qui invite à la baignade.
Sur le platier, en balade
Et on poursuit notre balade pour aller découvrir le marae qui se trouve juste à coté. Le légendaire roi Tu était un géant qui comme Samson tirait sa force phénoménale de ses cheveux, plus précisément d’un seul cheveu blanc.
Afin de protéger son île de l’attaque d’ennemis, il fit poster 9 de ses meilleurs guerriers à l’entrée des 8 hoas* coté océan et de la passe de Mataiva. Il installa son trône face à la passe coté lagon de l’autre coté de l’île. En cas de danger, les guerriers devaient envoyer un cerf volant pour prévenir leur chef. TU rejoignait alors les navires ennemis en 3 enjambées et les tuaient.
Mais un jour (car il y a toujours un Mais), il épargna 3 femmes qui venaient de l’île d’Anaa. (Ce n’est pas bien de céder à la concupiscence…) Elles découvrirent son secret et lui arrachèrent le cheveu blanc magique (bizarre comme c’est toujours la faute des femmes). Enfin bref, dépourvu de sa force, il se fit capturer et tuer par les terribles guerriers d’Anaa.
*Un hoa est un chenal de faible profondeur qui n’est pas navigable entre l’océan et le lagon
Notre abri pour le déjeuner sous les arbres. Mais ce n’est pas grâce à nous que nous avons pu manger même si quelques crabes se trouvaient par là.
Sur le retour, on s’arrête coté Océan pour voir une curiosité géologique sur le platier. Il s’agit d’un bloc de calcaire corallien d’environ 2,50m. Il s’agit du rocher des tortues. Selon la tradition locale, quand un nuage passe au-dessus et qu’il prend la même forme que le rocher, cela veut dire que la nuit suivante les tortues vont venir pondre sur la plage. Il est alors simple de les capturer pour les manger. Il faut savoir que depuis 1990 il est interdit de capturer des tortues mais la chair de tortue est très prisée des Polynésiens et il y a un important marché noir.
2ème jour : Aujourd’hui balade en bateau. Faire la traversée du lagon de Mataiva en bateau, c’est comme s’engager dans un véritable labyrinthe. Il faut connaître les chemins entre les vasques d’eau, éviter les écueils des rochers, savoir se faufiler entre les blocs de coraux, connaître les tours et détours pour arrivée au bon endroit.
1er arrêt : le motu aux oiseaux. Et comme son nom l’indique, il y a ici des centaines d’oiseaux qui viennent nicher.
Ensuite un arrêt au pito de Mataiva. Il s’agit d’un bloc de basalte qui affleure l’eau au milieu du lagon. Pito en Polynésien signifie le nombril. C’est seulement lorsqu’on a posé le pied sur le nombril de Mataiva, son centre spirituel, que l’on peut dire que l’on est venu sur Mataiva.
On continue notre chemin jusqu’à une plage en bordure de hoa.
Mataiva offre des paysages réellement exceptionnels, on a l’impression de se balader dans une carte postale mais par contre il n’y pas beaucoup de poissons en comparaison des autres atolls que nous avons visités.
3ème jour ! Le premier jour nous avions pris la route vers l’ouest de l’atoll, aujourd’hui nous roulons vers l’est. Une série de passerelles à travers le platier. Toujours des paysages extraordinaires.
Comme à chaque fois nous faisons un tour des lieux et nous commençons par une longue balade autour. Gaétan préfère rester pour se baigner et apprendre à pécher.
Au retour nous faisons un arrêt baignade à « la piscine » de Mataiva, surnommée ainsi, car il s’agit d’une ancienne carrière de phosphate réalisée dans le cadre d’une prospection. L’eau est très trouble et il est impossible de voir quelques choses sous l’eau.
Le lagon de Mataiva a la particularité d’être très riche en phosphate, malheureusement pour elle, car il fait la convoitise de plusieurs grands groupes industriels. Selon une estimation de 1980, le gisement s’élèverait à 15 millions de tonnes. Mais son exploitation signerait un désastre écologique pour une si petite île. Pour le moment, la population s’est systématiquement opposée à tous les projets d’exploitation. Jusque ici tout va bien…
Soirée Barbecue et danse polynésienne pour notre dernière soirée ici.
C’est la fin de notre séjour ici. Nous repartons couverts de fleurs.
C’était vraiment bien mais nous aurions aimé avoir la famille Grard avec nous !